L'homme aux mains qui brillent (8)
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Bien sûr, les anciens de leurs clans respectifs leur avaient contées toutes les légendes évoquant la Montagne-Très-Haute et le chemin pour s'y rendre... Tous avaient parlé de villages installés sur le bas des pentes. Tous avaient dit que les gens, là-bas, élèvent des animaux en grand nombre et de toutes sortes. Ils avaient dit, aussi, que dans les profondeurs de la montagne, on extrait des pierres pour en faire des parures et on cultive les plantes qui poussent dans la moiteur des cavernes.
Le clan de Luagar craignait les profondeurs de la terre. Les grottes qui s'ouvraient sur leur territoire étaient remplies de cascades de glace qui ne demandaient qu'à se briser d'un seul coup et noyer l'imprudent qui serait venu là chercher son gibier. Quand un animal blessé cherchait refuge dans un trou sous la terre, on ne l'y poursuivait pas.
Il ne neigeait plus. Ce qui tombait à présent du ciel pendant la nuit avait la froideur de la glace mais était cependant liquide. Le sol était gluant et lourd à leurs pieds chaussés de fourrures. Ils auraient marché plus vite s'ils avaient pu aller pieds nus, mais ils avaient remarqué que la boue cachait d'innombrables petits cristaux tranchants. Ce pays était sinistre. Aucun animal n'aurait pu y vivre, sans aucun doute. Il fallait pourtant le traverser.
Au bout de quelques jours, ils atteignirent un endroit où les blocs taillés avaient des hauteurs de montagnes. Effondrés les uns sur les autres, ils se dressaient au milieu d'un marécage. Entendre un corbeau aurait rassuré Luagar, mais il n'y avait pas d'oiseau. Ni oiseau, ni aucun animal.
Pourtant...
Une chose en mouvement sur une pierre attira l'attention d'Ospiar qui leur fit signe.
La chose ne ressemblait à rien qu'aucun d'entre eux aie jamais vu. C'était petit, long, avec des tas de pattes. Ça bougeait. Cette chose était-elle un animal ? Ou bien un esprit ? Et si c'était un esprit... Etait-il bon ou mauvais ? Etait-ce cette chose qui avait détruit l'œuvre de ceux qui avaient bâti les grands blocs taillés ?
Hugarh allait l'écraser. Luagar l'en empêcha. Ils ignoraient ce qu'était cette chose. Si c'était un esprit, l'attaquer n'était pas prudent. Si c'était un animal, il était trop petit pour être dangereux.
Deux jours plus tard, un animal encore plus petit mordit Dusiak et son cou se mit à gonfler si fort qu'il manqua étouffer. Ils durent camper cinq jour au même endroit, ce qui entama méchamment leurs provisions déjà très avancées.
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