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Poussière de Lune / Atelier d'une gribouilleuse
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3 juillet 2013

L'homme aux mains qui brillent (1)

Chapitre 1Luagar-dragon

 

Le fait était d'importance. Le jeune chasseur n'avait là-dessus aucun doute. Il ne savait absolument pas quoi en penser... Mais c'était important. Il en était certain.

Il n'aurait pas dû se trouver là. La veille encore, les anciens avaient évoqué les récentes incursions du clan du Dans La Rivière sur cette partie de leur territoire, et les fils du chef avaient essayé de le convaincre qu'il fallait monter une expédition punitive. L'endroit était dangereux et on le punirait s'il disait y être venu seul.

Pourquoi y était-il, au fait ? Ah oui... Un lièvre... Qui lui avait finalement échappé.

Quoi qu'il en soit, ce fichu oreillard l'avait conduit droit à cette empreinte gigantesque dont il était impensable de la tenir secrète.

dragon-02-dame-neige

Elle s'étalait là, dans la neige, si grande que Luagar et son frère aîné aurait pu s'y étendre tous les deux, l'un dans le prolongement de l'autre. Peut-être même n'auraient-ils pas rempli la longueur complètement.

Il n'en avait jamais vu de telle, mais les légendes des anciens lui avaient bien assez enseigné à la reconnaître. Il savait. C'était la patte d'un dragon qui avait laissé cette trace. Aucune autre créature n'aurait pu marquer le sol pareillement.

Quand il raconta l'aventure à son père, en rentrant, le résultat ne se fit pas attendre : le vieux chasseur souleva sans un mot la portière de la hutte et poussa d'un coup tous ses fils dehors, puis les rejoignit sous la neige qui, comme presque tous les soir, tombait épaisse et serrée. Ils le laissèrent les devancer de quelques pas, s'appuyant sur le grand bâton orné de dents de renard et d'un morceau de cristal de roche, et le suivirent, poing serré sur leur arme. Il n'était pas rare qu'un vieux loup isolé vienne rôder près du village, attiré par les poteaux auxquels les femmes suspendaient la viande après avoir dépecé le gibier, le temps de la couper en morceaux plus petits. Il se trouvait souvent, sous ces grandes fourches, des débris enfouis dans la neige. Ceux que les corbeaux oubliaient, ou qu'ils jugeaient trop gros et trop gelés pour leur bec, faisaient la pitance de ces pauvres loups amaigris ou bien celle des chiens du village.

Mais aussi affamés qu'ils soient, il était arrivé qu'ils attaquent un imprudent sorti de sa hutte sans son arme. Luagar avait appris tout petit à ne jamais sortir seul les nuits où la neige tombe épaisse. Ces nuits-là étaient mauvaises.

Et presque toutes les nuits étaient neigeuses.

La hutte des parents de Luagar était assez loin du centre du village. Cela tenait à ce qu'il avait, en son temps, été un grand chasseur et à ce que son fils aîné s'était deux fois illustré dans les combats contre le clan voisin. Ils avaient leur hutte tout près de l'étroit passage par lequel on passait le précipice pour accéder au village. Luagar savait que c'était un honneur, mais il n'était pas certain de s'en montrer toujours digne.

Le vaste espace encadré de perches où les femmes dépeçaient et préparaient le gibier se trouvait au centre du village. C'était là aussi que se tenaient les fêtes, les célébrations et les réunions des anciens. La maison du chef se trouvait sur l'un des côtés de cette place. C'était le seul bâtiment de grande taille du village. Outre le chef, sa famille proche et celles de ses deux frères, y vivaient aussi quelques jeunes guerriers à la bravoure bien établie. Janiark, le frère aîné de Luagar aurait déjà été l'un d'entre eux si son père, vieillissant, n'avait été l'un des protecteurs de l'entrée du village.

A nouveau, Luagar conta sa découverte.

Les fils du chef, qui avaient bien mine à vouloir l'accuser de mensonge, se virent imposer silence par leur père qui se mit à aller et venir en tirant sur sa barbe.

Ne pouvant, à cette heure tardive, réunir les anciens, il ordonna que Luagar reste sous son toit afin de pouvoir expliquer tous les détails de ce mystère aux anciens quand ils le lui demanderaient. Le conseil serait réuni dès le lendemain matin.

La neige cessa de tomber vers l'aube, comme tous les jours. La couche épaisse, que le vent avait poussée contre les murs ne gênait ni la marche des vieillards, ni les pataugements des corbeaux. La neige avait toujours été là. Gens et oiseaux en avaient l'habitude.

Pourtant... Pourtant de vieilles légendes parlaient d'un temps où le vent soufflait chaud comme celui qui sort de la bouche et où le sol, sous les pas du chasseur, n'était pas dur comme la roche mais plutôt comme celui qui est dans les huttes, près de la chaleur du feu.

 

 

*

Tous les épisodes de cette histoire en cliquant ICI (du moins ceux qui sont disponibles sur le blog).

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Commentaires
L
vais rattrapper mon retard et lire au fur et a mesure
Répondre
Séléné.C, illustratrice.
Ou gribouilleuse, si vous préférez. Moi, je le ressens souvent comme ça. Mes doigts sont comme incapables de se tenir tranquilles. Si je n'ai pas un crayon et un papier, ou à défaut du fil et une aiguille, ou peut-être un clavier, ils vont sûrement tricoter dans le vide... 
Mais ça ne se présente pas souvent.
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