auto-destruction
Je l'ai croisée à la fin de mes études, un peu avant d'entamer la grande galère du "pas de boulot" qui a fini par me conduire à avoir des crayons dans une main et le clavier sous l'autre.
En ce temps-là, elle et moi, on apprenait des trucs à la con comme l'art de bien faire un résumé ou bien celui de manier la CDU (classification documentaire universelle) avec virtuosité et célérité.
Pour elle comme pour moi, c'était dans une autre vie.
Moi... Je ne vous fais pas un dessin. Je galère encore, mais au moins, j'ai moins de stress et la cage aux oiseaux de mon imaginaire est grande ouverte. Je ne sais pas quand la galère touchera le port, mais si j'avais continué sur la voie des résumés et de la CDU, je sais que le rafiot aurait coulé à la première tempête. J'avais les nerfs et la santé trop fragiles.
Elle... Elle aurait pu, peut-être, continuer sur la voie où nous étions. Elle se débrouillait mieux que moi et en plus, elle n'avait pas de "handicap numérique". Elle était même joliment à l'aise avec un truc qui, en matière de documentation, n'était encore qu'accessoire à l'époque : internet. Mais... Elle s'est mise à dégringoler, à se démolir... Ca a été très rapide. Tellement rapide... Et tellement effrayant... Tellement destructeur...
Pourquoi on est restées amies ? Des fois, je me demande. Sans doute que c'était trop dur de lui tourner le dos... Pourtant, c'était dur aussi de ne pas le faire.
Il y a un an et demie, suite à une mauvaise chute, elle a trouvé la volonté de s'en sortir. Ele a fait une cure, puis elle s'est trouvée en réinsertion... Mais avec des rechutes (navrée pour le jeu de mots, il est involontaire).
L'autre jour, mon ex et moi lui avons fait son anniversaire. Tout semblait bien se passer... Mais elle a trouvé moyen, alors que nous nous étions séparés un moment, de boire encore.
Au téléphone, tout à l'heure, ça n'était pas des "j'aurais pas dû" ni des "j'me suis sentie mal" et encore moins "j'm'en sortirai". Juste la promesse, aussi molle que sincère, de ne plus jamais le faire. Se souvient-elle, cette voix sans volonté, de ce moment où elle voulait férocement s'en sortir ?
Alors...
Qu'est-ce que vous voulez répondre à ça ?
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Il est possible que je ne réponde pas aux commentaires laissés sur ce post.
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