L'ustensile couramment désigné sous le nom de "rotring" combine certains aspect de plusieurs autres outils d'écritures, sans ressembler vraiment à aucun d'entre eux.
- Avec le stylo-plume, il partage le fait d'avoir une cartouche d'encre. Le "rapidograph" emploie des cartouches jetables. Le modèle "isograph" une cartouche rechargeable.
- Comme la plume à écrire, il emploie de l'encre de Chine, pigment très tenace qui ne varie pas de couleur à la lumière ni à l'humidité.
- On doit le tenir très droit, ce qui le rapproche plutôt du feutre à pointe dure ou du stylo bille. En plus droit encore.
Le crayon à encre de Chine (c'est son vrai nom) a été lancé en 1953 par la marque Rotring. Par ICI, vous aurez l'historique complet sur leur site.
En ce qui me concerne, le crayon à encre de Chine est entré pour la première fois dans ma vie par un grand-oncle qui nous en avait offert, à moi et mon frère, un coffret relativement complet. J'étais alors au collège et c'étaient des isograph. Force est d'avouer qu'ils ont péri encrassés, l'entretient d'un rotring étant autrement plus compliqué que celui d'un stylo-plume.
Le rotring m'a rattrappée pendant mes études. Il faisait partie des fournitures obligatoires du cours de dessin architectural. Les trois isograph de ce coffret, passé leur temps de service... Ont subi le même sort. L'encre de Chine sèche très vite. Il ne faut pas laisser un crayon, surtout s'il est de petit diamètre, s'endormir inemployé avec de l'encre à l'intérieur.
C'est donc avec une certaine apréhension que je me suis décidée, en 2010, à adjoindre à mes fidèles stylos-plumes chargés d'encre noire un rotring diamètre 0,1 mm (le plus petit de la gamme). J'avais choisi cette fois un rapidograph, mes précédentes expériences m'ayant laissé un affreux souvenir du remplissage de cartouche. Je sais que changer celle d'un rapidograph n'a rien de bien aisé non plus. Par ailleurs, la pointe de l'isograph, parait-il, peut se nettoyer sans qu'il soit utile de retirer la cartouche. Un "diamètre 0,35" est très vite venu rejoindre le 0,1, puis d'autres. J'avais d'abord pensé n'employer cet outil que pour les travaux de précision... Mais pour bien le manier, il faut que le poignet et les doigts aient le réflexe de prendre la bonne position, ce qui n'étaient pas facile à obtenir en en alternant avec le stylo-plume. J'ai donc effectué un changement total. Sachant que les crayons les plus fins se bouchent plus facilement, mon choix d'un rapidograph pour mon premier "0,1" était un peu superficiel... Mais je me suis assez bien habituée à surfer sur les différents diamètres de rotring et à les nettoyer soigneusement après chaque panne de cartouche pour éviter les dépôts.
L'entretient est difficile, je l'ai déjà dit. Le crayon doit se démonter avec soin (tutoriel sur le blog) et se nettoyer avec un diluant adapté et/ou un appareil à ultra-sons. Les taches laissées sur le carrelage ou sur la table pendant le démontage pourront être nettoyées avec le même diluant, ou avec du white spirit (sans odeur de préférence). Attention : la pointe du crayon étant montée sur du plastique, ne pas employer le white pour lui. Lors d'un de mes tous premiers nettoyages j'avais employé du diluant cellulosique (reste des vieilles affaires de mon grand-père). Le "diluant pour encre de chine" que j'achète est peut-être le même produit (son nom scientifique n'est pas sur l'etiquette)