L'heure froide
Cui-là, j'ai scanné trois étapes...
Mais la flemme de le commenter... Alors puisque j'ai posté les deux autres, déjà, je mets un petit texte avec le "final".
C'est l'heure froide. L'heure où les ombres poussent le vent des cimes vers la vallée.
Il y a dans l'air quelque chose d'inquiétant, ce soir.
Peut-être est-ce les houx qui sont un peu plus sombres qu'à l'ordinaire, ou bien les oiseaux qui crient de façon un peu plus rauque ? Ce soir, le soleil a couleur de sang, et les lances, devant le camp, brillent à faire peur.
L'hiver n'est temps ni à se défendre, ni à attaquer, mais il fait faim dans tous les villages. Ce que le clan à arraché à la terre et à la forêt, il ne le partagera pas avec ceux du clan d'à côté, et eux ne le feront pas non plus. Avec personne.
Trop dure la terre. Trop rare le gibier.
La rivière a gelé. Le sol est dur. L'empreinte n'y reste que le temps que s'y dépose le givre. Les jeunes, peut-être, iront demain tenter un pillage, si les vieux ne craignent pas une attaque. Le ciel est bas. Il neigera bientôt. La neige tombante est l'alliée du pillard, en hiver. Elle le cache à la vue. Elle dévore ses traces. Ce soir, les jeunes commes les vieux pensent à cela, mais ils ne le font pas de façon égale.
Le cri des corbeaux est rouge comme sang, ce soir. Rouge comme le soleil sur les cimes. Rouge comme les taches rouges éparpillées sur les dents acérées du houx, et comme la braise rassurante qui dormira encore demain dans la chaleur sombre des feux.
Et je reposte les deux autres, en vignettes...