Paru dans Keltia
Il s'agissait d'illustrer mon conte "Keu, fils de Keu", une histoire toute bête (?) de guerrier-chien...
Avec le sentiment de choisir vraiment la solution de facilité, j'ai gribouillé ceci, c'est à dire la scène finale (ou presque, parce qu'en fait, Keu n'a plus d'épée et son bouclier est cassé à la fin, mais après tout, rien ne dit qu'avant d'en arriver là, il ne s'est pas battu un moment avec une épée brisée et son bouclier faisant le reste du travail...
Donc, j'ai dressé le portrait de mon petit Keu peu de temps avant que sa folie guerrière ne le prenne...
Une gentille bouille de gamin à peine sorti de l'enfance, je lui voulais.
Gentille bouille, c'est vite dit... mais sitôt qu'on y rajoute des peintures de guerre, ça devient déjà moins gentil, un visage, même tout mignon, tout gentil... Et si en plus il fait la grimace pour montrer ses crocs, ça ne le rend pas plus sympathique ni plus mignon. Il a fallu ruser en forçant sur ses grands yeux et sur son petit nez retroussé.
En même temps, ces yeux, ils ont un regard trop large et trop fixe où on sent déjà naître le déchainement de fureur qui va bientôt s'emparer de lui.
Les jambes et la cape sont remplies de traits raides et noirs. On doit pouvoir sentir la force du personnage.
Le phylactère, au-dessus, indique que cet enfant est en train d'entrer dans la sphère de la légende.
La silhouette de tête canine se rapporte à son âme de guerrier.
Le cadavre au sol est celui d'un guerrier adulte et portant armure. Keu, lui, se bat avec seulement une épée (cassée), un bouclier, des bracelets et une cape de fourrure. Sa protection corporelle est limitée. Il est aussi beaucoup plus jeune.
La trichromie a été réalisée en deux temps.
D'abord au café, avec selon les endroits, un nombre variable de passages de pinceau, puis après séchage complet et bien vérifié, encre rouge.