De crayon en aiguille ...

Pour bien des gens (trop de gens) ce genre de choses est ce qu'on nomme des "ouvrages de dames", avec un peu de condescendance même parfois beaucoup.

Le genre de choses que ceules les vieilles dames font et qu'elles ne font que parce qu'elles sont seules et qu'elles s'ennuient.

Ouvrage de dame ? Pourquoi pas...

Mais ça n'a rien de méprisable, c'est une technique très délicate à maîtriser, et d'ailleurs, les vieilles dentellières et couturières d'autrefois, si elles avaient plus de savoir-faire que les jeunes, avaient aussi plus de douleurs articulaires et je suis bien certaine que si elles n'aveient pas été payées une misères, la grands peintres ne les auraient pas tant glorifiées de broder au coin du feu, dans la pénombre, à la lumière incertaine. Les pauvres n'avaient pas le choix.

On peut coudre ou broder avec peu de lumière. Ca n'est pas impossible. J'ai appris à le faire, petit à petit. Il suffit de sentir le fil sous ses doigts.C'est même moins mauvais pour mes yeux fragiles que de le faire en regardant sans cesse l'ouvrage. Quand il s'agit d'un ouvrage de couture, le fil de faufilage sert de guide. Quand il s'agit d'une broderie, c'est plus ardu, mais comme je dessine des motifs à base de courbes régulières, mes doigts devinent les irrégularités assez vite. Si j'en perçois une, je défais quelques points pour revenir là où elle a débuté. En général, ce qui l'a amorcée est impertible sur le trait, mais ça devient très net un peu plus loin.

Je ne fais pas de point de croix. Tout simplement parce que je n'aime pas trop. Par contre, j'adore le point de tige et ses variantes. Je m'essaye aussi à certains points assez peu employés de nos jours mais qu'on pratiquait au Moyen-Age (époque où la broderie était très importante).

Oui... Je sais... Pour bien des gens, le point de tige, c'est le point des petites filles, parce qu'il est plus facile et moins long. Moins long ? Ben... Ca dépend des motifs... Vous savez qu'on faisait, autrefois, des trousseaux entiers brodés au point de tige ? Vous imaginez toute une collection de draps, de taies d'oreillers, de serviettes de table, de nappes, brodés au point de tige ? Quand on regarde les revues féminines des années 1880-1900, ça fiche un peu la frousse... Même si on sait que finalement, assez peu de familles se permettaient la fantaisie d'un trousseau entièrement brodé. Notez que ces histoires de trousseaux m'évoquent surtout que les petite suffragettes de ce temps-là ont eu bien raison (pour ça et des tas de trucs) de ruer dans les brancards.

N'en reste pas moins que même si la broderie est "de l'ouvrage de dames" (entendu texto sur un stand que je tenais, il y a deux ans, ça) et le point de tige "le point des petites filles" (entendu des fois en allant acheter mes cotons, ça), j'aime bien ça.

Cette année (2007-08) je n'ai pas eu le temps de broder beaucoup, et mon ouvrage de couture en cours n'a pas non plus avancé autant que j'aurais voulu. Je vais essayer de changer ça... Pas question de continuer les horaires de brute. Et puis, la couure a beau être relaxante, je vais essayer de mener à bien l'ourvage, quand même... Vrai quoi ? Que ça serve à quelque chose...

Comments

[F3V]

c'est très joli!